Ouvrez l’œil


> Vincent Perrottet

Graphiste, enseignant, directeur artistique
Né en 1958 à Saint-Denis.
vincentperrottet.com

Né en 1958 à Saint-Denis. De 1978 à 1984, il étudie à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, section vidéo/cinéma.
En 1983, c’est la rencontre décisive avec le collectif Grapus avec lequel il travaillera jusqu’en 1989, collaboration entrecoupée par la création de deux collectifs de jeunes graphistes : 1984/1985 Thève, Perrottet, Milville, 1987/1988 « Courage » avec Pierre di Sciullo et Pierre Milville.
En 1989, Vincent Perrottet et Gérard Paris-Clavel créent les Graphistes Associés, l’un des trois ateliers issus de Grapus avec Jean-Marc Ballée, Anne-Marie Latrémolière et Odile José. Les Graphistes Associés se définissent comme un atelier de conception d’images publiques d’utilité sociale cherchant à développer en France une pratique du graphisme responsable. Gérard Paris-Clavel quitte le groupe en juin 1992. Les Graphistes Associés (Sylvain Enguehard, Odile José, Anne-Marie Latrémolière, Mathias Schweitzer et Vincent Perrottet) se séparent en mai 2000.
Vincent Perrottet est actuellement graphiste libre et indépendant, travaillant en association avec Anette Lenz pour le théâtre d’Angoulême. Parallèlement à son activité de graphiste, Vincent Perrottet est enseignant : en 1992 et 1993, il est professeur à l’École Supérieure d’Art et de Design d’Amiens (ESAD) et fait des interventions multiples en cours, conférences, jury de concours d’entrée et de diplômes à l’ENSAD, l’ESAG, l’Ecole Estienne, l’ENSCI, l’École d’architecture de Marne-la-Vallée et dans les nombreuses écoles d’art. Depuis 1999, il enseigne à l’École d’art du Havre.
Vincent Perrottet est membre de l’Alliance Graphique Internationale (AGI) depuis 2002. En 2004, il a été lauréat, avec Anette Lenz, de la biennale d’affiches de Téhéran (2ème prix) et de la biennale d’affiche de Ningbo en Chine (Grand prix).

« Notre regard croise quotidiennement des centaines d’images urbaines (affiches, enseignes, publications portées par les uns et les autres…) sensées nous intéresser, nous informer, nous orienter, nous ordonner.
Mais si l’on nous demande d’en raconter ou d’en décrire ne serait-ce qu’une seule, même de façon succincte, il nous est presque toujours impossible de parvenir à nous remémorer ce que nous avons vu.
Comme si nous ne les avions perçus que pour les éviter, comme si leurs formes et leurs messages ne nous renvoyaient à rien qui nous fasse réfléchir, rien qui puisse nous impressionner intelligemment, sensiblement.
Lorsque nous allons dans des musées, au cinéma ou bien lorsque nous lisons et regardons des livres d’images, il nous est plus facile de faire travailler notre mémoire visuelle.
Qu’en penser ? Que l’espace public urbain n’est pas propice à l’observation sensible des images et des messages de communication visuelle proposés ?
Qu’elles ne sont surtout pas faites pour nous intéresser où nous faire réfléchir mais plutôt pour nous gouverner de façon «Pavlovienne» (acheter, tourner à droite, à gauche, voter, ne pas avoir peur d’être perdu…) ?

Qu’elles sont si mauvaises, si insignifiantes dans leur mise en formes et dans leurs énoncés que nous refusons de les voir comme on arrête de respirer lorsque notre odorat capte une mauvaise odeur ? Faisons-nous de l’apnée visuelle…?
Je vais juste essayer d’attraper le regard des passants, pour les ralentir, les arrêter et les mettre en lecture de ce que j’aurai à leur dire.
Peut-être les toucher à l’endroit sensible de leur perception des formes et du sens de nos existences, les rendre critiques en accord ou en contradiction avec mes propositions, générer des discussions entre celles et ceux qui en auront tiré quelque chose, et puis espérer produire de la réflexion et de la mémoire.
Comment est-ce que je vais faire ? Vous le verrez bien… ou non. »

Vincent Perrottet

SIMON